Depuis plusieurs jours une élue Verte, Fatiha Benahmed, conseillère régionale Rhône-Alpes et maire-adjointe aux espaces verts du 9^ème arrondissement de Lyon, est l’objet d’une campagne de dénigrement de la part des islamistes pour avoir demandé à une mariée qui portait le hidjab, de se découvrir, lors d’un mariage, célébré le 9 juin.

Nous publions ci-dessous le communiqué d’Europe Ecologie – Les Verts Rhône-Alpes suivi d’un excellent texte d’un militant Vert, laïque.

« Europe Ecologie – Les Verts Rhône-Alpes récuse la campagne de diffamation dont son élue lyonnaise et régionale Fatiha Benahmed fait l’objet. Le mouvement écologiste n’accepte pas un débat politique posé sur des bases fausses et piégées.

Cette opération de désinformation porte sur la célébration d’un mariage le jeudi 9 juin en mairie du 9^e arrondissement de Lyon, dont Fatiha Benahmed est adjointe. Elle est accusée – à tort – d’avoir refusé de célébrer l’union d’un couple de confession musulmane. Depuis, les parlementaires écologistes, les responsables nationaux, régionaux et locaux d’Europe Ecologie – Les Verts sont assaillis de mails et d’appels téléphoniques dénonçant une attitude fascisante et raciste.

Mais pour qu'il y ait islamophobie, il faut qu'il y ait intention islamophobe ! Laïcité n’est pas racisme.

Les faits sont clairs : Fatiha Benahmed a simplement demandé à la jeune mariée de retirer son voile (hidjab couvrant le front, les oreilles et le cou) avant la lecture des articles du code civil. Cette dernière l’a alors mis sur sa nuque. Le marié, en revanche, a refusé d’adresser la parole et de serrer la main de l’élue écologiste. Aucun autre signe de mécontentement n’a été exprimé, les mariés ne se sont pas manifestés depuis, ni auprès de la presse, ni auprès de la mairie. L’ensemble de ces faits est corroboré par les agents municipaux présents ce jour-là.

Attachée aux valeurs républicaines de la laïcité, l’élue écologiste attend toujours des mariés qu’ils se découvrent, qu’ils portent une voilette ou un chapeau. La volonté, par quelques citoyens tentés par un repli identitaire, d’exploiter certains faits dans un combat contre la République n’est pas le fruit du hasard ! La droite, dans sa séduction de l’extrême droite, porte aujourd’hui la responsabilité d’un pourrissement de notre contrat social.

« Les écologistes assument l’héritage de toutes celles et de tous ceux qui ont lutté pour l’émancipation des hommes et des femmes et promu les droits de l’humain et du vivant. » [Manifeste pour une société écologique, socle d’Europe Ecologie – Les Verts adopté à Lyon le 13 novembre 2010] Europe Ecologie - Les Verts Rhône-Alpes appelle à l'apaisement des consciences et au dialogue des cultures.

Contact presse :

Maryse Oudjaoudi, secrétaire régionale d’EELV Rhône-Alpes

06 80 73 60 40 // ra-secretaire@eelv.fr »

Je me permets de joindre cet excellent texte du militant Vert Pierre Minnaert qui résume parfaitement la situation :

« Pierre Minnaert 

On va rester calme.

Une adjointe à la mairie du IXe a demandé à la mariée de se découvrir. Celle-ci portait un voile de type hidjab qui montrait le visage mais n'en était pas moins un modèle de type religieux qui cachait le front et le cou. La mariée à fait glisser le vêtement sur son cou et la cérémonie s'est poursuivie sans encombre.

Le marié avait commencé par s'étonner que ce soit une femme qui célèbre le mariage et a refusé de serrer la main de l'adjointe par "conviction religieuse". On a donc bien affaire à un couple intégriste.

Personne n'a plus entendu parler de cette histoire pendant quinze jours jusqu'à ce qu'un Comité contre le racisme et l'islamophobie d'un certain Abdelaziz Chaambi se réveille. 

Abdelaziz Chaambi connu dans les milieux altermondialistes n'en appartient pas moins à une mouvance conservatrice de l'islam, si on regarde les associations qu'il a créées on constate qu'elles ont dans leurs référents Hani Ramadam et qu'il n'invitait rien moins que le Hamas et le Hezbollah pour un débat à Lyon.

Depuis quelques jours à l'initiative de cette association une campagne de pression est menée contre nous (contre les Verts), avec des complicités internes, pour que nous crions haro sur Fatiha Benahmed. Les instances Vertes de Rhône-Alpes ont décidé à l'unanimité de la soutenir.

Il s'agit, sous prétexte de liberté, de nous obliger à nous prononcer en faveur du droit au port du voile et de nous imposer une conception de la laïcité qui est défendue par certains d'entre nous mais qui nous divise profondément.

Contrairement aux attaques menées contre nous il s'agit d'un débat sur les limites de la laïcité et pas sur le racisme ou l'islamophobie. La maire adjointe en cause n'est elle même pas d'origine française et dit appartenir à la religion musulmane.

Il est regrettable que l'Association des musulmans de Seine-St-Denis se lance dans cette histoire et encore plus qu'elle considère que le port du voile qui place la femme en situation d'inégalité est en rapport avec l'islam et pas avec une secte intégriste de l'islam.

Les musulmanes de ce pays vont tête nue dans leur écrasante majorité, l'écrasante majorité des musulmans de ce pays serrent la main aux femmes et font la bise comme tout le monde. Bref ce sont des gens normaux et il faudrait un jour se décider à appeler les choses par leur nom et dire intégriste et pas musulman quand on parle d'un intégriste. »

Nous exprimons ici notre soutien à Fatiha Benahmed

Pierre Mathon

Après avoir lu notre article « Laïcité : Marc Everbecq et le grand cirque Campana-Eleb piétinent à la manière de Sarkozy la loi de 1905 » http://www.bagnoletenvert.com/article-laicite-marc-everbecq-et-le-grand-cirque-campana-eleb-pietinent-a-la-maniere-de-sarkozy-la-loi-de-75539555.html, José vient de nous interpeller en nous postant le commentaire suivant :

« J'ai l'impression que vous vous emportez à tort.
La Municipalité (le maire ?) organise des visites dans les lieux importants de Bagnolet. Je pense que les lieux de culte sont importants, ils font aussi partie du patrimoine, au moins l'église.
Je suis de culture catholique, mais il m'est arrivé de visiter la Mosquée de Paris comme un monument du patrimoine français.
Le maire ne fait pas de prosélytisme religieux, il invite ses concitoyens à partager avec d'autres concitoyens. Ou est le piétinement de la laicité là-dedans? J'aimerais bien que vous m'expliquiez au lieu de lancer des accusations non étayées.
N.B : je lis votre blog avec intérêt, mais je trouve que souvent vos commentaires sont bassement politiciens et sans argumentation. C'est peut-être volontaire ? »

Voici la réponse que nous lui avons faite :

« Bonjour,

Tout d’abord permettez-moi de vous remercier pour l’intérêt que vous prenez à lire notre blog.

Nous vivons une époque où, certainement de bonne foi, de trop nombreuses personnes, sans doute abusées par les discours de Sarkozy sur la laïcité « ouverte » et des pratiques douteuses de certaines municipalités (celle de Bagnolet ne se distinguant que par son côté « décomplexé ») pensent que l’essence de la laïcité est de favoriser la pratique de toutes les religions.

C’est faux : la laïcité est avant tout une façon de garantir le vivre ensemble en séparant ce qui est de la sphère publique et ce qui est de la sphère des intimes convictions (comme les religions, mais pas seulement). J’ajoute que la conquête de ce vivre ensemble laïque s’est faite historiquement en remettant la religion (catholique en particulier) à sa juste place.

Comme vous, il m’arrive, dans ma vie personnelle de visiter des bâtiments remarquables et parmi eux des édifices religieux. Si l’église Saint-Leu Saint-Gilles correspond à cette définition (elle est d’ailleurs visitée lors des journées du Patrimoine) cela ne justifie pas que dans le cadre d’une initiative publique on mélange le côté patrimonial avec « l’histoire de foi » du curé de Bagnolet (histoire de foi certainement très légitime mais qui lui est personnelle et en tout cas qui n’a pas à être mise en avant dans le cadre laïque). Pour ce qui est de la synagogue de la rue Désiré Viénot et l’aménagement de la mosquée Ounissi dans les entrepôts de La Noue (à laquelle nous sommes invités pour la grande prière !), vous conviendrez que l’aspect patrimonial est inexistant et que la laïcité est foulée au pied.

N’oublions pas que ce Monsieur Ounissi vient d’inviter dans sa salle des prédicateurs aussi douteux et obscurantistes que les frères Ramadan, Iquioussen et des tenants du créationnisme anti-Darwin et que le moins que l’on puisse dire est que cette publicité pour ce triste établissement ne s’imposait pas ! »

Nous tenons à souligner par ailleurs que contrairement à ce que dit José, loin de nous complaire dans la critique systématique, nous tenons, sur ce blog, une ligne claire de défense de l’intérêt général (cela suppose la défense de la laïcité entre autres), et nous nous restons très « prudents » sur ce que nous écrivons (par rapport à ce nous entendons parfois et qui se révèle souvent fondé).

Nous nous efforçons depuis l’élection de 2008 de mettre en avant ce qui est positif dans la gestion municipale. Mais convenons ensemble que c’est de plus en plus difficile tant les dérapages semblent devenu la règle pour ce maire et son entourage.

Pierre Mathon 

Quelques articles sur la « mosquée Ounissi » et sur les conférences (obscurantistes) qui s’y produisent :

http://www.bagnoletenvert.com/article-19402630.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-preche-islamiste-contre-darwin-a-bagnolet-64948464.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-hani-ramadan-tarik-bagnolet-et-la-lapidation-67288104.html

http://www.bagnoletenvert.com/article-encore-un-predicateur-islamiste-sulfureux-a-bagnolet-67494154.html

Et l’ensemble de nos articles sur la laïcité : http://www.bagnoletenvert.com/categorie-10456974.html

Au moment de l’application de la loi sur l’interdiction des signes religieux à l’école, certains avaient cherché à faire "monter la sauce" en nous faisant "pleurer" sur ces pauvres jeunes filles qui (à cause non pas de l’intégrisme de leur parents, mais de l’application des principes de la laïcité) n’iraient plus au lycée.

Dans la réalité, tout s’était bien passé et les jeunes filles ont retiré leur voile pour entrer au lycée, afin de se conformer à la loi républicaine et laïque. La République a ainsi joué son rôle en aidant celles et ceux qui refusent l’obscurantisme à résister.

Rappelons que ce voile islamique s’est développé dans le monde dans la foulée des intégristes iraniens et qu’il symbolise l’infériorité de la femme. Rappelons également que seule la laïcité garantit la liberté de chacun et le droit des femmes.

Aujourd’hui, les mêmes essaient de nous faire pleurer à cause de ces mères de famille qui préfèreraient renoncer à accompagner leur enfant aux sorties scolaires, plutôt que de retirer, le temps de la sortie scolaire, leur voile islamique.

Ainsi à Montreuil, lundi une démonstration était organisée contre l’interdiction de signes religieux à l’école y compris pendant les sorties scolaires.

La municipalité de Montreuil, nous le déplorons, a cru bon, dans un communiqué, d’encourager cette manifestation. En déclarant avoir désapprouvé la modification du règlement de l’école et en dénonçant la règle laïque, concernant les sorties scolaires, comme une pratique excluante, la municipalité montreuilloise ouvre la boite de Pandore, d’où ne sortira rien de positif pour les femmes et pour le vivre ensemble.

Il n’y a, de surcroît, aucun « bénéfice » politique à attendre en retour, car on sait que pour les islamistes, ce n’est jamais assez.

Illustration récente : lors des élections cantonales de mars, dans le canton du Bas-Montreuil, l’Union des Associations Musulmanes de Seine-Saint-Denis n’avait pas hésité à appeler à faire battre la candidate voynettiste et à faire élire … le candidat brardiste**.

On ne transige pas avec la laïcité. On ne pactise pas avec l’obscurantisme.

Pierre Mathon

* l’expression « un obscurantisme à peine voilé » renvoie à un film scandaleux (« Un racisme à peine voilé ») qui assimilait les militants laïques et féministe à des racistes

** Partisans du chamboule-tout en politique, les activistes de l’UAM93 ont aussi appelé en mars dernier à voter communiste contre la candidate PS à Aubervilliers et à voter à droite contre Claude Dilain dans le canton de Clichy-sous-Bois-Le Raincy.

Comme on pouvait le craindre, l’après Ben Ali risquait de réveiller les appétits islamistes.

Cela n’a pas tardé. Alors qu’ils ont été absents des journées de révolte, ils sortent du bois.
Vendredi, à Tunis, plusieurs dizaines de manifestants islamistes ont exigé la fermeture des « maisons closes » en scandant « Non aux lieux de prostitution dans un pays musulman » devant le ministère de l’Intérieur, a constaté une journaliste de l’AFP.
Les manifestants criaient « le peuple exige la fermeture des maisons closes dans un pays musulman » et aussi « la fermeture des maisons de prostitution est une obligation ». Joignant le geste à la parole, ces individus n'ont pas hésité à mettre le feu à la rue où travaillent les prostuées.

Suivant un scénario bien rôdé, ils commencent par des exigences qui leur semblent acceptables par une grande partie de la population, puis grignotent toutes les libertés, une à une. Car demain, l’obligation sera le voile pour toutes les femmes ! L’asservissement des femmes et le contrôle de la sexualité représentent les obsessions de ces fous de dieu. C’est une méthode qui a réussi pour contrôler l’ensemble des populations dans les pays où ils ont pris le pouvoir. Ils commencent aussi par manifester « pacifiquement » et quand leurs exigences ne sont pas entendues assez vite, c’est l’arme de la terreur qui est employée.

Soyons vigilantes et vigilants !

La prostitution qui est soi-disant « dénoncée » par ces donneurs de leçons, représente un problème pour toutes les sociétés depuis des siècles, des millénaires. Il est complexe (clients, proxénètes, …) et mérite d’être abordé, étudié et traité dans toutes ses dimensions. Surtout pas par un coup de menton viril qui vise à stigmatiser des femmes sans leur permettre de retrouver leur dignité.

Une étincelle d'espoir : ce samedi 19 février à Tunis, le lendemain de l'action islamiste contre les femmes prostituées et la découverte du corps d'un prêtre égorgé, plus de deux mille personnes ont manifesté pour une Tunisie laïque devant le théâtre municipal.

Hélène Zanier

Voilà le type de « visiteurs illustres », accueillis à bras ouverts à Bagnolet par Monsieur Ounissi, depuis l’ouverture de la mosquée-école coranique de « L’Olivier de la paix » à la Noue.

Et il n’y a pas de quoi être fier !

Pierre Mathon

* Le texte intégral :

« La charia incomprise
Assalâmu 'alaykum !

Je vous souhaite une très bonne lecture de cet article d'un frère, qui a jugé bon de réagir face au tollé mondial, plus particulièrement occidental, suite aux condamnations Nigériennes de deux femmes.

« En Occident, qui voit dans l'application de la charia un retour à des règles moyenâgeuses, les condamnations à mort de Safiya et Amina au Nigeria ont soulevé un tollé. Doit-on comprendre que les musulmans, convaincus du bien-fondé des règles divines, sont des barbares, des coupeurs de mains sanguinaires et des assassins ?

Avant tout, il n'est pas inutile de rappeler que beaucoup, parmi ceux qui crient au scandale, ne réagissent pas devant des crimes d'une autre nature. Dans les capitales occidentales, on n'est guère ému par les rapports qui font état de l'extermination des Tchétchènes, avec son cortège de meurtres et de mutilations.

Personne ne se soucie du sort des enfants handicapés à vie en Palestine, fruit de la terreur et de la lâcheté de la communauté internationale, parce qu'il est plus facile de s'ingérer dans les affaires du Nigeria que dans celles des pays qui exercent au grand jour un terrorisme d'Etat inqualifiable.

A cela s'ajoute une vision caricaturale de la civilisation musulmane. Réduire la richesse de la loi islamique - reconnue par les plus grands spécialistes du droit comparé - aux seuls châtiments corporels, c'est un peu comme si l'on prétendait résumer toute la médecine aux seules amputations chirurgicales. La science médicale comprend une variété de disciplines, allant de la prévention aux traitements les moins éprouvants. Il en va de même pour la charia. Les peines concernant le vol et l'adultère ne peuvent être appliquées que dans une société où sont protégées les normes et les valeurs islamiques. Il est exclu de couper la main du voleur dans un Etat qui ne donne pas à ce dernier les moyens de vivre dignement.

La lapidation prévue en cas d'adultère n'est envisageable que si quatre personnes ont été des témoins oculaires du délit. Ce qui est pratiquement irréalisable, à moins que le musulman choisisse d'avouer sa faute. Avant l'exécution de la sentence, les juristes précisent qu'il lui est toujours possible de revenir sur son aveu.

Une grossesse illégitime peut également entraîner une mise en accusation. Mais en affirmant avoir été contrainte ou victime d'un viol, ou en soutenant que l'enfant est bien légitime, la femme échappera à toute sanction. Dans ce dernier cas, si son époux rejette la paternité du nouveau-né, les conjoints seront définitivement séparés, et elle conservera la garde de sa progéniture.

On le voit : ces peines ont donc surtout une valeur dissuasive. Le prophète Mahomet lui-même faisait tout pour en repousser l'application. Ainsi, lorsque Mâ'iz se présenta au Messager de Dieu en lui demandant de le purifier parce qu'il avait commis l'adultère, ce dernier se détourna de lui. Mais Mâ'iz confessa son erreur à quatre reprises. Dès lors, le Prophète ne pouvait qu'ordonner sa lapidation.

Parce qu'il s'agit d'une injonction divine, la rigueur de cette loi est éprouvante pour les musulmans eux-mêmes. Elle constitue une punition, mais aussi une forme de purification. Il est interdit d'insulter le coupable. Après sa mort, on prie pour lui. Ce que fit le Prophète pour une femme qui s'était livrée après avoir accouché d'un enfant adultérin, et dont le repentir avait été sincère.

La volonté de Dieu, pour les croyants, s'exprime à deux niveaux : dans le livre de la Révélation et dans celui de la Création. Les doctrines juive, chrétienne et musulmane affirment unanimement que Dieu seul est le créateur de toute chose. Or nous demandons : qui a créé le virus du sida ? Observez que la personne qui respecte strictement les commandements divins est à l'abri de cette infection, qui ne peut atteindre, à moins d'une erreur de transfusion sanguine, un individu qui n'entretient aucun rapport extraconjugal, qui n'a pas de pratique homosexuelle et qui évite la consommation de drogue. Par rapport à ces principes de base, seuls s'exposent à la contamination ceux qui ont un comportement déviant.

Avant de juger cette conception moralisatrice et complètement dépassée, je propose simplement que l'on fasse un effort de réflexion : la mort lente d'un malade atteint du sida est-elle moins significative que celle d'une personne lapidée ? Pour le musulman, les signes divins que l'intelligence humaine perçoit se découvrent aussi bien dans l'univers que dans la loi.

Soyons encore plus explicite, au risque de heurter cette fois la sensibilité des partisans invétérés des Lumières. Dans une tradition authentique, le prophète Mahomet annonçait : "La turpitude n'apparaît jamais au sein d'un peuple, pratiquée ouvertement aux yeux de tous, sans que ne se propagent parmi eux les épidémies et les maux qui n'existaient pas chez leurs prédécesseurs." Qui pourrait nier que les temps modernes, conjuguant le déballage de la débauche sur grand écran et la hantise obsédante d'une contagion mortelle, offrent la parfaite illustration de cette parole ?

En clair, que ceux qui nient qu'un Dieu d'amour ait ordonné ou maintenu la lapidation de l'homme et de la femme adultères se souviennent que le virus du sida n'est pas issu du néant.

Remarquons cependant que l'éthique musulmane nous prescrit de soutenir le malade du sida dans l'épreuve qu'il subit, et qu'il est essentiel de l'accompagner et de le réconforter avec compassion. Remarquons encore que l'islam a encouragé la recherche médicale, le Prophète ayant indiqué qu'à toute maladie, si l'on excepte la vieillesse, correspondait un remède. Il reste que l'épidémie du sida devrait à notre sens, pour être conjurée, nous conduire à une réflexion morale sur le sens de nos responsabilités et sur la nécessité de revenir aux normes susceptibles de préserver notre spiritualité.

Les musulmans sont convaincus de la nécessité, en tout temps et tout lieu, de revenir à la loi divine. Ils voient dans la rigueur de celle-ci le signe de la miséricorde divine. Cette conviction n'est pas nourrie par un fanatisme aveugle, mais par un réalisme correspondant à la nature des choses de la vie. Vivre en paix et en conformité avec l'être et le devoir, tel est le principe de leur engagement, parce que, comme le souligne le Coran, "c'est certes à Dieu qu'appartiennent la création et le commandement". (7, 54)

Les musulmans savent que la nature leur est soumise autant qu'ils se soumettent à Dieu, mais qu'elle se rebelle en revanche contre eux s'ils enfreignent les lois du Tout-Puissant. Ils ont la certitude que l'homme ne peut se suffire à lui-même, et que la libération des mœurs est à l'origine d'une incommensurable détresse qui touche des millions d'individus. Qui donc aurait le droit de le leur reprocher ? »

Par : Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève. »