De la Drôme à la Seine-Saint-Denis, de Saint-Barthélémy-de-Vals* à Romainville, c’est le même leurre, avec, derrière en embuscade, de gros appétits financiers (ici, Urbaser puis Véolia).
Et les mêmes nuisances !**
L'usine de St Bartélémy de Vals implantée en rase campagne sur 5 hectares traite 40 000 tonnes de déchets
Le pseudo-compost, issu de l’usine de tri mécano-biologique de Saint-Barthélémy dans la Drôme, se révèle (sans surprise !) impropre à l’agriculture : les agriculteurs locaux le montrent (sur la vidéo) et n’en veulent plus.
En plus, des centaines de millions dépensés en pure perte (ce sont les collectivités locales et les citoyens-contribuables qui paient), les promoteurs de ce fiasco insistent : ils vont faire (à nos frais !) des « investissements » supplémentaires pour tenter de « résoudre le(s) problème(s) ».
Le commentaire de nos amis de l’association ARIVEM :
« LE TMB à la française ou la supercherie d’une valorisation de la poubelle des résiduels.
La série ne fait que commencer et la bombe est bien en train d’exploser. »
La vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/xwrt8q_sytrad-fr3_news
Ah, j’oubliais : le reportage de la vidéo commence par la phrase suivante (la phrase qui tue) « Sur le papier l’idée paraît séduisante etc. » À méditer par nos apprentis-sorciers du SYCTOM et d’Est-Ensemble***.
Pierre Mathon
* Ne pas confondre Saint-Barthélémy de Vals avec Saint-Barthélémy d’Angers, dont nous avons beaucoup parlé sur ce blog, parce qu’elle est de conception très récente et que nous y sommes allés en visite avec ARIVEM, où il y a également une usine de TMB-méthanisation avec les mêmes dysfonctionnements, les mêmes gaspillages et les mêmes odeurs !
** La mairie de St Barthélemy et l’association de défense de l’environnement et du cadre de vie se battent contre les nuisances de l’usine :
Ci-dessous, pour complément d’information, un communiqué d’octobre 2011 du maire de Saint Barthélemy de Vals Pierre Montagne, relatif aux « mauvaises odeurs qui envahissent le village et au mauvais fonctionnement du centre de traitement des ordures ménagères » :
«ST BARTHELEMY DE VALS
ODEURS INSUPPORTABLES ET INQUIETANTES
Depuis le début du mois d’Octobre, les habitants de la commune ont à supporter des odeurs insoutenables liées à l’épandage (par des agriculteurs de la commune) du compost issu du centre de valorisation des déchets ménagers.
Déjà incommodés par le passage régulier de camions transportant ce compost, de nombreux habitants ont interpellé la mairie face à ces odeurs pestilentielles.
Le Sytrad, gestionnaire du centre, a été avisé et a confirmé qu’il s’agissait bien des odeurs dues à l’épandage du compost.
Une information supplémentaire a été donnée par le Sytrad, à cette occasion, sur l’arrêt du centre depuis le 23 septembre suite au constat de fissures importantes dans le tube qui reçoit les déchets. Les ordures ménagères sont depuis cette date, emmenées soit au Centre de Beauregard Barret, soit enfouies à St Sorlin en Valloire. Cette situation grave pose deux questions :
- Comment un équipement peut-il présenter de tels dysfonctionnements après seulement deux années d’exploitation ?
- Le compost qui sort de ce centre ne présente-t-il pas un problème de santé publique ?
Malheureusement, le manque de transparence du Sytrad sur le fonctionnement du centre (aucune information n’a été faite à la mairie de St Barthélemy de Vals sur l’arrêt en cours) et sur les mesures prévues concernant le risque sanitaire éventuel pour les populations ne rassure personne.
En tant que Maire de la commune et avec l’accord unanime de mon Conseil Municipal, j’ai décidé de prendre un arrêté interdisant l’épandage du compost issu du centre de valorisation des déchets ménagers sur l’ensemble du territoire de la commune de St Barthélemy de Vals.
Tant que l’impact sanitaire de l’utilisation de ce compost ne sera pas mesuré, je maintiendrai cette interdiction.
L’inquiétude des habitants de la commune est légitime et appelle des réponses de la part des services en charge du suivi de telles installations.»
*** Cet article d’Hebdo Ardèche.fr de mai 2011 ne manque pas de sel quand on songe aux démélés passés, présents et à venir du SYCTOM et d’Est-Ensemble avec Urbaser :
FABRE Nathalie - Mercredi 25 mai 2011
Le Sytrad lance un dernier ultimatum au concepteur de ses centres de valorisation.
Quand, en 2005, les élus du Sytrad* valident le choix du groupement « Valorga -Urbaser – S’Pace » pour la conception et la réalisation de leurs trois centres de valorisation des déchets d’Étoile-sur-Rhône, de Saint-Barthélemy-de-Vals et de Beauregard-Baret, ils ne se doutaient pas qu’en 2011 ils seraient encore sur ce projet.
Les trois sites devraient en effet être opérationnels depuis longtemps, et pourtant aujourd’hui encore le centre d’Étoile-sur-Rhône n’est toujours pas achevé et les deux autres fonctionnent mais sont loin de répondre aux engagements pris par le groupement lors de la signature du marché.
Des écarts de performance avérés
Il était prévu que les trois centres traitent un gisement d’environ 150 000 T d’ordures ménagères résiduelles (80 000 T pour Étoile, 40 000 T pour Saint-Barthélemy-de-Vals, et 30 000 T pour Beauregard-Baret) pour en faire du compost et des déchets combustibles, avec seulement 15 à 20 % de ce tonnage voué à l’enfouissement.
Par ailleurs les élus du Sytrad ont consacré 20 % du budget initial (45 M €) au respect de critères environnementaux, et notamment à l’étanchéité des bâtiments pour éviter les nuisances olfactives.
Or les deux sites actuellement en fonctionnement (St Barthélémy-de-Vals depuis octobre 2009 et Beauregard-Baret depuis le printemps 2010) ne respectent pas ces engagements. « L’objectif pas d’odeur extérieur n’est pas atteint, ou que partiellement » explique Serge Blache, le président du Sytrad. « Et cela parce que le bâtiment n’est pas tout à fait étanche, et parcequ’en plus le système de traitement et de captation d’air est insuffisant » poursuit le président.
D’autre part le bilan matière n’est pas conforme aux engagements du constructeur avec une masse de compost et de déchets combustibles moins importante que prévue, et parallèlement un enfouissement 10 % supérieur à ce qui était annoncé. « Une situation qui a des conséquences sur nos coûts d’exploitation qui se sont vus majorés de 6 € par tonne, et qui pourraient à long terme se répercuter sur la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères) payée par les contribuables. »
Vers une résiliation totale du marché
Des écarts de performance et des retards (le centre d’Étoile-sur-Rhône aurait dû être achevé il y a 2 ans déjà) qui ont entraîné le Sytrad a demandé une première fois en 2010 au groupement « Valorga/ Urbaser/ S’Pace » de faire le nécessaire pour tenir les engagements initiaux. « Mais depuis plus d’un an rien n’a été fait » regrette Serge Blache. Le Sytrad est donc « repassé à l’attaque » en novembre dernier en résiliant partiellement le marché pour Saint-Barthélemy-de-Vals.
Une situation qui a entraîné de nouvelles négociations avec le groupement qui n’a toutefois pas su apporter de proposition satisfaisante aux yeux du Sytrad. Les élus ont donc décidé, à l’occasion du comité syndical du 21 avril, d’aller vers la résiliation totale du marché pour les trois sites, et ont donc mis en demeure le groupement « Valorga – Urbaser – S’Pace ».
Un groupement qui a maintenant un mois pour s’acquitter de ses obligations et rendre les trois sites opérationnels et conformes aux engagements initiaux. À défaut, le Sytrad pourra procéder à la résiliation totale du marché et se substituer au groupement pour finaliser les travaux. À savoir améliorer ce qui ne va pas sur les centres de Saint-Barthélemy-de-Vals et de Beauregard-Baret (étanchéité et circulation d’air), et achever le centre d’Étoile en apportant là aussi des améliorations pour qu’il réponde dès sa mise en fonctionnement aux exigences précitées.
Des travaux, estimés à 5 M €, qui seraient financés par la somme qui reste à verser au groupement pour la réalisation des travaux, à savoir 9 M €. Serge Blache espère également obtenir des pénalités de retard (qui pourraient s’élever à près de 7 M €) et des indemnités de non atteinte des performances.
Le verdict tombera d’ici un mois, mais ce qui est sûr c’est que le Sytrad n’attendra pas pour lancer la finalisation des travaux, « à hauteur des sommes dont nous disposerons alors » précise le président, pour pouvoir ainsi proposer d’ici l’automne trois centres de valorisation des déchets conformes aux engagements pris par les élus il y a 6 ans.
Julie Fournier
*Le Sytrad
Le Sytrad est le Syndicat de Traitement des déchets Ardèche Drôme. Fondé en 1992, il est compétent en matière de traitement des déchets ménagers et assimilés, y compris des matériaux issus des collectes sélectives. A ce titre, il dispose aujourd’hui d’un centre de tri des collectes sélectives basé à Porte-les-Valence ; une installation de stockage de déchets non dangereux située à Saint-Sorlin-en-Valloire ; et trois centres de valorisation des déchets ménagers résiduels à Etoile-sur-Rhône, Saint-Barthélemy-de-Vals et Beauregard Baret.
Le Sytrad compte aujourd’hui 23 collectivités membres du nord et du centre Drôme Ardèche, en charge de la collecte des déchets (y compris collectes sélectives). Son territoire couvre 357 communes (224 drômoises et 133 ardéchoises) de tailles très diverses et compte plus de 525 000 habitants.