Le Parisien 93 du samedi 18 février 2012 revient sur le conseil municipal de Bagnolet du mercredi 15 février, mouvementé et interrompu.
Voici cet article, annoté et complété par nous.
« BAGNOLET
Le maire veut un conseil à huis clos
Cris, injures, menaces intervention de la police… C’est dans la plus grande confusion que le conseil municipal de Bagnolet s’est achevé, mercredi soir, avant même d’avoir vraiment commencé. Marc Everbecq, maire (PC) de Bagnolet, a dû y mettre un terme en raison de la colère qu’il a provoquée dans le public en refusant de lui donner la parole. Un nouveau conseil devrait se réunir lundi, probablement à huis clos. (Le maire devra le convoquer en séance publique. Décider le huis-clos sera une tout autre histoire http://lesvertsbagnolet.over-blog.com/article-prochain-conseil-municipal-de-bagnolet-huis-clos-or-not-huis-clos-99603842.html NDLR)
Peu de temps avant l’arrivée des policiers, la séance a pris un tour des plus violents. Alors que le maire aborde le premier point à l’ordre du jour, des habitants de la Noue, qui s’opposent à un projet municipal, demandent à prendre la parole. Le maire la leur refuse au motif qu’ils l’avaient déjà eue en décembre. « Quoi ! C’est hors de question ! » hurle une femme. Le public se lève. Un habitant se saisit du micro d’un élu et tente de se faire entendre. Le maire coupe le micro en menaçant d’appeler la police (À deux reprises NDLR). L’un de ses adjoints, Mohamed Hakem, prend la parole : « Ne pas donner la parole aux habitants, je n’ai jamais vu ça ! s’insurge-t-il. Je n’ai pas été élu pour participer à ce qui se passe ici. Je quitte donc la séance. »
Dans la salle, un spectateur (Un boxeur du service d’ordre occulte. NDLR) hurle une bordée d’injures à l’adresse d’une des habitantes de la Noue, qui sort en larmes, suivie d’une partie de la salle. Il est entouré d’une poignée d’autres hommes particulièrement excités, qui jouent les gros bras lors de la séance et repartent tous après le conseil avec le maire (Cette description correspond bien à ce que chacun a constaté : la présence d’un service d’ordre occulte. Le maire devra s’en expliquer et rendre des comptes. NDLR). Dans le vacarme général, les conseillers verts, puis socialistes se lèvent à leur tour. D’autres élus quittent le conseil municipal. Le quorum n’étant plus atteint, le maire annule la séance et annonce que la prochaine se tiendra à huis clos.
« Il n’y a plus de débat démocratique, c’est dangereux.
TONY DI MARTINO, OPPOSANT PS
« Les habitants de la Noue avaient le droit de prendre la parole car ils avaient déposé une demande en ce sens, martèle Tony Di Martino, opposant PS. Il n’y a plus de débat démocratique, c’est dangereux. D’ailleurs, je refuse de siéger à un conseil à huis clos. » Pour Christiane Pesci, élue d’apposition verte, c’est le débordement de trop. « Nous sommes en train d’envoyer un courrier à tous les conseillers municipaux afin de voir de comment stopper ce maire, analyse-t-elle. Et pourquoi pas les appeler à démissionner afin d’organiser des élections anticipées, vingt élus suffiraient à provoquer la dissolution du conseil. » La conseillère veut y croire : les 39 élus, seuls 14 sont restés autour de la table mercredi soir.
(Selon nous, sont restés autour de la table, 15 élus de la majorité : Marc Everbecq PC, Laurent Jamet PC, Daniel Bernard PDG, Abdelaziz Benaïssa, Manfred Gouett PDG, Nasser Djafar MRC, Christine Lacour PC, Emeline Lebère PC, Josiane Chobert, Marc Lardreault PC, Claudia Kéblani PC, Roselyne Ritrovato PC, Andé Baraglioli PC, Jean-Luc Destrem PC, Josiane Bernard PC.
Sont sortis :
- 8 élus de la majorité : Mohamed Hakem, Corinne Benabdallah, Brahim Akrour, Brahim Benramdam PDG, Marie-Claude Debain PDG, Frédéric Beltoise PDG, Jean-Pierre Mercier LO et Geneviève Reimeringer LO
- 8 élus de l’opposition, Tony Di Martino, Daouda Keita et Michèle Bahurlet PS, Didier Idjadi, Christiane Pesci et Marie-Christine Lacazette EELV, Jacques Nio et Johny Nicolas UMP
Étaient absents 8 élus dont 7 de la majorité : Marie-Catherine Ondua PC Stanie Villain, Siham Khouadhria, Nicandro Pirolli PC, Yasmina Sellou PC, Corinne Aragnouet PC, Moussa Coulibaly et Joëlle Leguillette UMP.
NDLR)
« Nous irons jusqu’au bout de notre mandat, assure de son côté le 1er adjoint (PC), Laurent Jamet. Je déplore cette violence (Violence créée par le maire. NDLR) qui nous oblige au huis clos mais nous n’avons pas le choix face à l’attitude de nos détracteurs (Ce sont les pratiques de la mairie qui créent et multiplient les détracteurs »NDLR). Nous conduirons nos projets coûte que coûte. »
(« Nous conduirons nos projets coûte que coûte ». Bigre, la déclaration de Laurent Jamet fait froid dans le dos quand on voit cette façon inouïe de passer en force y compris physique.
De plus, « coûte que coûte », nous commençons à voir combien ça coûte. Mais nous avons confiance dans la détermination et la capacité des Bagnoletais de mettre en échec ces aventuristes qui se sont accaparés Bagnolet et qui veulent conduire leurs projets sans tenir compte des citoyens. NDLR)
MARIE-PIERRE BOLOGNA ET SÉBASTIEN THOMAS »
Pierre Mathon
commenter cet article …