La mairie a organisé ce mardi 20 décembre une réunion pour présenter aux habitants (imposer serait plus juste) le projet immobilier AKERA-promotion et la « solution » de remplacement en ce qui concerne les 80 places de parking, supprimées.
L’affluence était un peu moins nombreuse que la fois précédente (il y a 2 mois et demi). Il est vrai que la date choisie, en pleines vacances scolaires n’était pas la meilleure.
Les habitants, une fois de plus, sont mis devant le fait accompli
C’est devenu une habitude à Bagnolet : on décide d’abord et on discute après (et encore… quand on discute !)
Là, le projet immobilier est ficelé, la « solution » parking provisoire est ficelée (la convention entre la mairie et l’OPH est déjà signée, les premiers travaux sont prévus pour début janvier !) La mairie espère ainsi réduire à néant la résistance des citoyens qui s’était traduite, rappelons-le, par un blocage de la désaffectation du parking et par une pétition signée par plus 1000 personnes.
Le projet immobilier, massif et moche
(Voir photo du haut)
De plus en plus de béton. D’emblée, le choc, c’est l’augmentation vertigineuse et constante du nombre de logements.
En effet, l’ANRU (2005-2009) prévoyait 40 logements, et encore c’était en liaison avec la démolition de la dalle Thorez, la reconstruction des conservatoires dans le cadre de la réalisation d’un pole culturel.
En avril-mai 2010, un dépliant de propagande du maire annonçait 80 logements.
En octobre 2010, la délibération du conseil municipal indiquait, elle, 100 logements.
Lors de la réunion du 6 octobre, Laurent Jamet confirmait ce chiffre.
Mais à la réunion du 20 décembre, soit deux mois et demi plus tard, le même Laurent Jamet annonçait la « bagatelle » de 121 logements !
Cela n’est bien entendu pas sans conséquence sur la qualité architecturale.
Cela donne quatre bâtiments R+7 massifs, tristes et hideux (C’est « beau » comme la préfecture de Bobigny !) qui devraient pousser à proximité immédiate du petit secteur pavillonnaire.
Il est vrai que l’architecte d’AKERA-promotion a laissé entendre à la réunion que, les choses devant évoluer, le secteur pavillonnaire n’en avait plus pour longtemps !
L’abandon du projet de maison de la lutte.
Laurent Jamet a confirmé que la maison de la lutte, qui devait être réalisée dans le cadre de l’opération et qui figurait dans le dépliant municipal d’avril-mai 2010, est abandonné. Il est vrai que les promoteurs immobiliers d’AKERA ne sont pas des philanthropes.
Cet abandon est particulièrement fâcheux au moment où les Diables rouges de Bagnolet viennent de remporter des succès sans précédent.
La suppression de la place du 17 octobre 1961
Le projet programme le percement d’une voie routière (totalement inutile, sauf pour créer des places de stationnement (environ 60), en lieu et place d’un secteur piétonnier qui est une des réussites du quartier.
Et en regardant les plans de plus près on voit que la nouvelle place, créée grâce à un financement du conseil régional (dans le cadre d’un contrat régional prévoyant une liaison piétonne entre l’église et les Malassis) et baptisée place du 17 octobre 1961 (en hommage aux Algériens massacrés par la police de Papon), serait supprimée.
Voilà comment le grand bla bla historique de Marc Everbecq s’efface devant les intérêts des promoteurs immobiliers.
La « solution » « provisoire » de remplacement des parkings : un sommet d’incompétence et d’inconscience
Une convention, déjà signée (!) entre l’OPHLM et la mairie, prévoit la création d’un parking sur les dalles de couverture du parking de l’OPHLM, dalles qui depuis toujours sont un terrain de jeu pour les enfants et les jeunes.
Les voitures entreraient dans le parc du 19 mars 1962 à la hauteur du 67 rue Pierre et Marie Curie, en utilisant un passage réservé aujourd’hui aux piétons,
passeraient à proximité du bâtiment 57-61 rue P. et M. Curie, et effectueraient jusqu’aux dalles un relativement long trajet à l’arrière du bâtiment 37-53 rue P et M Curie sur la voie pompiers (qui est la plupart du temps utilisée en toute sécurité par les usagers du parc et en particulier les enfants)
pour arriver sur la dalle derrière les bâtiments 33, 23 et 13 rue P. et M. Curie.
Avec ce projet c’en serait fini de la tranquillité des habitants. Les enfants ne pourraient plus jouer dans le parc en toute sécurité. Sans parler des pollutions sonore et atmosphérique.
De plus, l’accès au parking et le parking lui-même ont été « conçus » au mépris de la stabilité des terrains et des dalles, au mépris de la sécurité incendie des immeubles concernés.
Pour couronner le tout, cette solution ne répond absolument pas aux besoins des usagers de la clinique et des équipements publics de la dalle Thorez (piscine, conservatoires, salle P. et M. Curie).
Tout cela a été dit par les participants à la réunion, mais la mairie n’en a cure : tout est déjà décidé.
Honte !
Honte aux élus, L. Jamet (1er adjoint à l’urbanisme), D. Bernard (adjoint à la voirie) et M. Lardreault (président de l’OPHLM) pour avoir osé soutenir un projet aussi scandaleux. Le président de l’OPHLM, très énervé, s’est même fait remarquer en m’arrachant des mains un plan que je consultais.
Honte au directeur des services techniques qui s’est fait remarquer par son incompétence en ignorant que l’essentiel de la fréquentation du parking provient des usagers de la clinique et des équipements publics, par son mépris pour les questions de sécurité et en prétendant qu’à l’origine les dalles étaient utilisées comme parking. (Il est vrai que ce même directeur organise en toute illégalité et avec l’accord du maire une décharge municipale à Bagnolet).
La mairie et l’OPHLM doivent renoncer au projet de bétonnage du parking 12 rue Pierre et Marie Curie et des conséquences qu’il implique.
À suivre.
Pierre Mathon