Vive la réhabilitation du 71 rue Sadi Carnot…
Ce lundi 11 décembre, l’équipe municipale, en compagnie de l’équipe de la Société d’Économie Mixte SEMPACT, les architectes et l’entreprise chargée de la réhabilitation, a visité les trois logements et le commerce de l’immeuble réhabilité situé 71, rue Sadi-Carnot prêts à être livrés.
Les Verts, à l’origine de cette réhabilitation et qui l’ont portée à bout de bras, en sont très heureux.
Depuis 23 ans, cet immeuble, propriété de la Société d’Économie Mixte SEMIMO-B, puis de la commune depuis 1995, était scandaleusement laissé à l’abandon.
Situé à l’angle des rues Sadi-Carnot et Marie-Anne Colombier, en face de l’église, cet immeuble typique du « village de Bagnolet » était l’image même de la façon dont la mairie laissait péricliter le patrimoine Bagnoletais avant 2001.
En 2001, les Verts en ont fait un des symboles de la nouvelle politique qu’il fallait conduire pour le centre-ville, avec :
- l’abandon du projet de centre administratif « mégalo et ruineux », conçu par l’architecte Roland Castro, qui aurait écrasé la place de la mairie,
- le maintien du marché place de la mairie.
Mais les blocages qui avaient causé l’abandon du 71, rue Sadi-Carnot étaient encore à l’œuvre et les Verts étaient bien seuls au sein de l’équipe municipale à proposer la réhabilitation. Il faudra deux ans à Pierre Mathon, maire-adjoint Vert à l’urbanisme pour lever ces blocages : en mars 2003, le Conseil Municipal confie enfin à la SEMPACT la réhabilitation du 71, rue Sadi-Carnot, pour la réalisation de trois logements en accession à la propriété et d’un commerce de 90 m2. Trois ans et demi après (cela aurait pu être plus rapide), c’est chose faite. D’où aujourd’hui la grande satisfaction des Verts.
La place de la mairie, le marché et le centre-administratif
Dans le même temps, la place de la mairiedevrait être aménagée en 2007, sur la base d’un projet de l’architecte Tribel, comprenant notamment la réalisation d’unpetit marché couvert. Le projet a été plébiscité par les citoyens lors de la réunion de l’atelier public d’urbanisme qui s’est tenue le 14 mars 2006. Espérons que ce projet ne sera pas retardé. En effet, le report d’un mois (de décembre à janvier) du dossier de demande de subvention FISAC (Fonds d’Intervention et de Soutien aux Activités Commerciales) nous interroge sur la réelle volonté de nos partenaires de réaliser le marché couvert tant attendu.
Concernant le projet initial de centre administratif qui bétonnait la place de la mairie, nous avons obtenu son retrait (ce qui est une grande victoire). Mais nous n’avons pas réussi, en dépit de nos relances permanentes, à faire remettre l’ouvrage sur le métier pour l’élaboration d’un nouveau projet. Nous pouvons cependant considérer comme des avancées dans le bon sens l’extension et la mise en accessibilité pour les handicapés des services techniques de la mairie, au-dessus du Cin’hoche, ainsi que la construction de nouveaux locaux pour le service des sports au parc de la Briquetterie, qui a permis au personnel de ce service de travailler enfin dans des conditions convenables.
D’autres immeubles à réhabiliter
Il reste d’autres immeubles communaux vides à réhabiliter et à « remplir ». Si la réhabilitation du 71, rue Sadi-Carnot vient d’être menée à bien, d’autres immeubles propriétés communales sont restés inutilisés et à l’abandon, comme le 41, rue Sadi-Carnot, dont le projet de réhabilitation est techniquement prêt depuis 2002. La librairie « La malle aux histoires », qui aurait dû s’y installer, est finalement partie à Pantin, excédée par l’inertie de la municipalité bagnoletaise, malgré le soutien apporté par les élus Verts.
Le bâtiment typique du 13-15, rue Marceau, qui donne sa forme en la fermant à la place de la mairie, a failli être démoli et n’a dû son salut qu’à la pugnacité des élus Verts (isolés, mais persuasifs) ainsi qu’à l’avis défavorable de l’architecte des Bâtiments de France, qui a bloqué le permis de démolir déposé par la SIDEC à l’insu de Pierre Mathon. L’absence d’utilisation municipale, en dépit de nos propositions, a favorisé l’intrusion de squatters en 2002, qui sont partis en saccageant le bâtiment, augmentant ainsi le coût de la réhabilitation. Fin 2005, Didier Idjadi, maire-adjoint au développement économique, a présenté un projet de pépinière d’entreprises avec une boutique commerce équitable ouverte sur la place. Le maire, pourtant d’accord au départ, et la majorité municipale ont préféré rejeter le projet, sur lequel l’architecte communal avait travaillé plusieurs mois. Depuis, rien : l’immeuble est toujours lépreux et vide (cela fait maintenant cinq ans !), et il n’y a toujours pas de pépinière d’entreprises à Bagnolet !
Réussir le centre-ville
La réussite du centre-ville, ce ne sont pas que des aménagements, des constructions et des réhabilitations, c’est aussi la dynamisation commerciale, qui repose sur des initiatives privées, avec un accompagnement public. Cela passe par des échecs, on l’a vu avec le départ de « La malle aux histoires », malgré les initiatives vertes, mais aussi par des réussites, comme le maintien de la brasserie « L’Européen », place du centre-ville, avec les interventions efficaces de Didier Idjadi et Pierre Mathon.
Un suivi serré des permis de construire et des ventes conditionne aussi la réussite de la dynamique à mettre en œuvre. Il es important en particulier de ne pas autoriser la construction d’un immeuble « de rapport », avec douze studios minuscules à l’entrée de la rue Sadi-Carnot (permis de construire que le maire a pourtant signé après de fortes pressions, mais qui a fait l’objet de recours en justice, en particulier par le maire-adjoint Vert à l’urbanisme qui avait signé le refus de permis de construire, fondé sur le règlement du Plan d’Occupation des Sols).
Sur d’autres projets de réhabilitation et de construction, la vigilance s’exerce : la qualité architecturale du centre-ville se gagne en effet parcelle par parcelle.
Le centre-ville englobe le « village » (le village-rue de la rue Sadi-Carnot et le centre-ville) et le centre des hôtels, Auchan, les tours et la gare routière. Il faut faire de ce grand centre un lieu vivant, dans le prolongement du travail engagé depuis la tenue de l’atelier public d’urbanisme (en 2002-2003), et en complément du « Comité de pôle Galliéni », qui vise à améliorer le fonctionnement du complexe métro-gare routière.
La dimension culturelle doit être au cœur de l’aménagement urbain et c’est une vraie chance pour notre centre-ville qu’en plus de la médiathèque, du théâtre de l’Échangeur qui s’agrandit et des Lutheries Urbaines qui s’installent, etc…, la compagnie de danse de Marie-Claude Pietragalla souhaite s’installer à Bagnolet. Il existe un lieu disponible pour cela : le « hangar » situé face au centre de santé. Ce projet mutuellement avantageux pour la danse et pour la commune, se heurte malheureusement pour le moment à l’opposition du maire…
Conclusion
La bataille du centre-ville continue… Commencée dans les années 80 contre la destruction programmée d’un côté de la rue historique Sadi-Carnot par la municipalité de l’époque, cette bataille prend des tours plus complexes. Il ne s’agit plus simplement de préserver, même si certains esprits bétonneurs n’ont pas encore remisé leurs pioches de démolisseurs, mais il s’agit surtout de réaliser, réhabiliter, dynamiser…, pour doter enfin Bagnolet d’un vrai centre-ville répondant à l’attente des Bagnoletais de tous les quartiers. Ce centre-ville doit être un véritable trait d’union entre des quartiers qui doivent voir parallèlement s’améliorer leur cadre de vie.