La décision unanime de reconstruire le groupe scolaire Joliot-Curie a été accueillie très favorablement par tous. Elle s’accompagne :
d’une rénovation d’un « morceau » du quartier de la Dhuys visant à créer une « centralité » avec une petite place pour favoriser l’organisation de la vie sociale ;
de la création d’une maison de quartier (engagement n° 3 des assises de 2002) à laquelle un groupe de travail du Conseil de Quartier s’est attelé.
Le groupe scolaire Joliot-Curie, qui date des années 60 (de piètre architecture et, de plus, mal fondé) est en très mauvais état depuis des dizaines d’années. Il a fait l’objet de rafistolages successifs liés à des défauts structurels d’origine.
Comme pour tous les projets de grande importance, les Verts exigent une méthode d’élaboration associant dès le début, au sein d’un atelier d’urbanisme, l’ensemble des acteurs et des citoyens afin que tous les points de vue, tous les intérêts, toutes les contraintes, tous les éclairages soient pris en compte et confrontés les uns aux les autres.
En plus d’être la seule méthode démocratique, c’est celle qui permet de construire du consensus et de ne négliger aucun aspect de la problématique. Dans le projet Dhuys, il s’agissait donc de faire travailler ensemble : les élus, les habitants du quartier avec leur conseil de quartier, les services de la ville, les enseignants, le centre de loisirs, les enfants, …
Pour recruter le cabinet d’urbanisme chargé de piloter le dossier de programmation et de mener cette concertation, le cahier des charges a été amélioré dans ce sens par Pierre Mathon. En revanche, c’est le Maire seul, avec ses proches conseillers, qui a retenu le cabinet Brés et Mariolle (sur quels critères ?).
Or, dès le début, le travail s’est mal engagé. Soutenu par le maire, le cabinet a organisé la « concertation » complètement différemment, séparant les acteurs par « catégories » complètement étanches (élus et services, enseignants et parents, conseil de quartier), leur interdisant ainsi toute rencontre, tout échange, tout travail en profondeur, toute confrontation de leurs points de vue.
Sous le contrôle du maire, ce travail mal mené et bâclé a abouti à un mauvais projet de programmation, parce que le cabinet s’est affranchi des contraintes du cahier des charges et parce qu’il n’a pas tenu compte des remarques des citoyens, des parents d’élèves, du conseil de quartier et des élus verts qui se sont beaucoup investis.
Pour résumer, le projet ne rentrait pas dans le périmètre choisi trop étroitement (quasiment sur le terrain de l’actuel groupe), le gros bloc des classes de primaire était trop épais (absence de lumière), le gymnase se présentait à l’étage sur l’avenue Gambetta, les préaux étaient situés loin des classes( !), mais surtout, c’est globalement que l’école ne fonctionnait pas !
De plus, il a négligé des champs entiers de sa mission, comme la dimension foncière du projet, ne fournissant aucun travail sérieux sur les parcelles en réserve « scolaire», plaçant des bâtiments sur le terrain actuellement occupé par le service municipal des espaces verts, sans prévoir sa réimplantation !
N’étaient pas pris en compte non plus l’inscription de la construction dans la démarche de Haute Qualité Environnementale visant, dès la conception, les économies d’énergie, d’eau, le confort, la qualité de l’air intérieur, la lumière naturelle, la sécurisation des cheminements piétons des enfants …et bien d’autres éléments indispensables !
Force a été de constater que le travail n’était pas fait et qu’il fallait le reprendre.
Mais au lieu d’engager (enfin !) un vrai processus de concertation, de travail collectif, de recherche de consensus et d’exiger un travail sérieux du cabinet, le maire a opté pour une réunion publique de confrontation avec deux scénarios : celui demandé par les parents d’élèves, les citoyens du quartier et les Verts comprenant bien deux écoles distinctes, présenté comme plus coûteux, plus long, et l’autre (l’école-usine), évidemment paré de toutes les vertus !
Le résultat fut bien évidemment l’affrontement stérile des deux blocs de citoyens (d’un côté, les parents et les élus Verts exigeant deux petites écoles de qualité, de l’autre, une partie des enseignants privilégiant la décharge de classe de la directrice, avec le maire et des élus communistes), devant une salle d’habitants venant découvrir le projet et se trouvant dans l’impossibilité d’en saisir les enjeux !
Depuis, cette date, malgré la demande de Pierre Mathon de réunir un atelier public d’urbanisme pour débloquer le dossier, rien n’a été engagé ! Quel gâchis !
Lettre rapide novembre 2006
Vos commentaires aux articles sont les bienvenus.
Ils seront publiés signés de leurs auteurs.
Par respect d’un principe moral et démocratique, aucun commentaire anonyme ne pourra être publié.