Chloé Verlhac, épouse du dessinateur Tignous, de Charlie Hebdo, assassiné le 7 janvier, a dénoncé les pressions exercées sur un libraire pour qu'il annule l’invitation qu’il lui avait faite pour dédicacer les livres de son mari à un marché de Noël.
Le patron du café-librairie de Sancerre, Olivier Bourdon, a dû renoncer à faire venir Mme Verlach au marché de Noël organisé chaque premier dimanche de décembre par l'association des parents d'élèves de Sury-en-Vaux et Verdigny, non loin de Sancerre.
Ce marché regroupe une cinquantaine d'exposants. Une séance de dédicaces est néanmoins programmée à la place le même jour à la même heure chez un vigneron, a-t-il ajouté.
« Tignous disait: « si on a peur, ils ont gagné ». Il était hors de question qu'on ne vienne pas, qu'on leur laisse le terrain », a souligné Mme Verlhac. « C'est vrai, je suis dangereuse. Trois jours après les attentats de novembre, on a fait une séance de dédicaces. Je suis allé à Montreuil ». Samedi, Mme Verlhac était aussi à Castelnaudary (Aude), où un hommage a été rendu à Tignous.
Le 20 novembre quand le libraire, M. Bourdon, a communiqué le nom des écrivains invités sur son stand pour ce marché traditionnel. Outre Mme Verlhac, il y avait notamment Hélène Honoré, la fille du dessinateur Honoré, tué aussi dans l'attaque contre Charlie Hebdo ou encore Raynal Pellicer, auteur d'un documentaire d'immersion sur la brigade criminelle.
M. Bourdon a d’abord reçu un officier de gendarmerie, venu se plaindre de cette invitation alors que son travail, a-t-il dit, est "Ensuite, samedi, les maires de Sancerre et de Verdigny après avoir parlé à la préfecture ont demandé le report de trois mois de cette dédicace compte tenu « de l'état d'urgence et des risques que fait courir » Mme Verlhac.
Faux-cul, la préfecture n’a pas osé interdire la dédicace, et c'est l'association qui a demandé l'annulation, certains membres craignant pour « la sécurité de leur enfant » et estimant que la femme de Tignous n'avait « rien à faire » à leur marché.
Hélène Zanier