Un rapport de l’Inspection Générale de l’Administration pointe le manque de volonté politique en matière de sécurité routière.
Les chiffres, révélés par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière sont catastrophiques : + 19,2%, (360 morts : + 58) entre juillet 2015 et juillet 2014. Mais sur les routes françaises, il n’y a pas que l’été qui soit meurtrier et ces chiffres ne font que confirmer que le nombre de morts était reparti à la hausse en 2014 pour la première fois depuis 12 ans.
Selon les extraits du rapport publiés ce dimanche 9 août par le JDD, « au regard des résultats de nos voisins, des progrès sont encore possibles ».
« Le pilotage au plan central de la politique de sécurité routière n’est pas suffisamment perçu. Le dispositif est dispersé entre de très nombreux acteurs y compris au sein de l’Etat. Lorsque le pilotage ne se situe pas au plus haut niveau de l’Etat, la responsabilité est diluée. »
Sont en cause principalement, l’absence de comité interministériel de la sécurité routière depuis trois ans et d’une « collaboration » entre les ministères de l’intérieur et de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.
Le rapport évoque également le fait que « La lutte contre les addictions au volant piétine, de même que la poursuite d’une minorité de délinquants routiers multirécidivistes. » Il préconise aussi de cibler des actions de prévention sur les 16-24 ans et les personnes âgées.
Interrogée par Le JDD, la présidente de la Ligue Contre la Violence Routière*, Chantal Perrichon, dénonce, de concert avec le rapport, le manque de concertation des ministères sur la question. Elle regrette que la mesure la plus importante, la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, ne soit pas encore appliquée. Elle ne sera testée dès cet été sur trois tronçons pour une durée de deux ans.
Pierre Mathon / avec Le Monde et Le Figaro
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_contre_la_violence_routi%C3%A8re