Il n’y a pas qu’en France que le nucléaire se porte mal avec AREVA et ses projets foireux d’EPR (les réacteurs « nouvelle génération »). C’est le cas aussi en Belgique pays presqu'aussi nucléarisé que la France et où le nucléaire est censé fournir 55% de l'énergie consommée du pays. Toujours est-il que l'exploitant, Electrabel, filiale du groupe français Engie (ex GDF Suez), vit une véritable série noire.
Depuis l'arrêt, inattendu, du réacteur 3 de la centrale de Tihange, la nuit dernière, au cours d'une opération de maintenance, en raison d’un banal incident technique seuls deux réacteurs, sur les sept existants dans le pays, fonctionnent. La centrale de Tihange, elle, dotée de trois réacteurs, est désormais totalement à l'arrêt, et à Doel près d'Anvers, l'autre centrale de Belgique, ne fonctionne qu’avec seulement deux de ses quatre réacteurs.
Certes, les autorités nucléaires se veulent rassurantes et Electrabel envisage de redémarrer Tihange 3 dans la nuit de vendredi à samedi. Bien entendu il est affirmé qu’Il n'y a jamais eu de danger ni pour les environs, ni pour les employés. Comme d’habitude, il n’y a rien à voir et il n'y a pas de souci pour la sécurité d'approvisionnement en énergie en Belgique.
Engie rencontre de graves problèmes financiers, plombé qu’il est par l'arrêt depuis plus de quinze mois de deux réacteurs, Doel 3 et Tihange 2, après la découverte de milliers de fissures dans leurs cuves à l'été 2012, en vue de réaliser des tests supplémentaires. Engie a calculé que leur « non fonctionnement » lui faisait perdre environ 40 millions d'euros par mois.
Le redémarrage de ces deux réacteurs, « espéré » au plus tôt en novembre, mais est conditionné à un avis de l'AFCN qui consulte depuis plusieurs mois des experts internationaux indépendants et pourrait demander une nouvelle batterie de tests.
Décidément que ce soit en France et en Belgique (deuxième pays nucléaire après la France), le nucléaire est mal en point.
Pierre Mathon